Comme Jeanne, Suzanne ou d’autres personnages de la dramatique écrite par Danielle Trottier, les détenues sont souvent aussi prisonnières d’un passé très lourd et handicapées par un terrible déficit d’estime de soi. Aumôniers, agentes de programme, enseignants, bénévoles… Les intervenants sont appelés à jouer un rôle décisif dans la vie de bien des femmes en établissant un lien de confiance, alors que l’expérience de vie de ces dernières leur dit de se méfier, et en leur accordant une attention qui peut être le premier pas vers la reconquête de l’estime.

Les aumôniers Danièle Chabot et Guy Gravel; les agentes de programme Lauraine Dufour (survivante d’abus), Chantale St-Amour (mère-enfant) et Line Rainville (programmes autochtones); la bénévole Nicole Bourgeois, qui a notamment mis sur pied une activité favorisant la relation des mères, grands-mères et tantes avec les enfants; l’enseignant Raymond Lavoie et la conseillère d’orientation Valérie Vaillancourt, ainsi que de nombreuses détenues ou ex-détenues témoignent de cette relation particulière, d’une réalité qui peut être lourde, mais aussi porteuse de lumière.

Le documentaire va à la rencontre de familles qui doivent composer avec la réalité d’une mère, d’une sœur, d’une tante incarcérée. Aux quatre coins de la province, entre résilience, peine et colère, se dresse un portrait stupéfiant des conséquences de l’incarcération. Subissant les premiers dommages collatéraux, les familles sont souvent les secondes victimes, perdues et sans ressources dans les méandres d’un système carcéral qui n’est pas fait pour elles.